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Le blog de Mariam de Sainte Cécile

AH les facteurs…(Leïla du Cortal Sainte Cécile)

17 Juin 2015 , Rédigé par Mariam de Sainte Cécile Publié dans #Les Dits de Dame Séridienne

Participation au défi N°31 les tranches d'une vie

C’est juste une histoire de l’existence, mais écoutez sa chanson avec votre cœur, il y a tant d’amour dans ce vécu…

Du seuil de la porte de la bergerie à la boite à lettre, il y a 219 pas, oui, je les ai compté, sur le chemin de terre sableuse mêlée de cailloux, raviné parfois par la pluie ou envahi d’herbes au printemps, un chemin qui vous entraîne dans sa pente cassée de courbes et que l'on remonte plus lentement.

Lorsque Mariam à mis la boite à lettre Verte toute neuve- tout à fait réglementaire- il y a plus de quinze ans sur un tronc de châtaignier bien écorcé, de 2O cm de diamètre enfoncé dans le talus à droite de la sortie ,elle se dit, là elle ne bougera pas !

C’est ainsi que Mariam fit la connaissance de Bernard le facteur !

« Ah ce ne se serait pas passé comme ça du temps de notre Bernard dit encore aujourd’hui la postière de mon petit village… »

« J’ai encore huit ans avant ma retraite » avait t’ il dit ce jour là et lorgnant la pouliche en toile de fond dans son pré, qui curieuse s’approchait. Il avait ajouté : » j’ai peur des chevaux !«

Oh Bernard ! avait dit Mariam, elle est si gentille ma fifille !

Plus tard Bernard nous avait dit : que son père photographe lui avait appris que les couleurs sont plus belles le matin et le soir plutôt qu’en milieu de journée, » tu vois, disait t ’il ,si tu fais des photos Mariam… » Bernard enfant voulait être un rockeur, aujourd’hui, il chantait en anglais les chansons de Led zeppelin et des autres rockeurs étrangers !

La tournée de Bernard était hors chrono, cela dépendait si il fallait monter un colis , discuter un brin ou porter le pain de Paul le berger .Bernard était un facteur à l’ancienne mode. Autrefois on prenait son temps avec les personnes visitées . C’ étaient des êtres vivants…pas des numéros sur des boîtes ,mêmes vertes !

Bernard avait indiqué ses consignes ...

Accroche une épingle à linge bien voyante au rabat de la boîte à lettre et je saurais si tu as besoin de poster une lettre ou de t ‘acheter des timbres ou autres !

Aussi parfois Mariam mettait une barquette de fraises ,un ramequin de framboises ,une part de tarte ou un morceau de gâteau… un klaxon joyeux venait dire… merci !

Ainsi débuta une chose qui au début intrigua fort Mariam .Leïla la pouliche ne réagissait qu’au ronronnement de deux voitures, oreilles en éventail elle reconnaissait le moteur de la voiture de Mariam à plus d’un kilomètre et accourait dire son bonheur de voir ses amis.

Aussi un jour Mariam observa son manège quelque soit l’heure entre12H 30 à 14H quand arrivait la voiture jaune de la poste, Leïla se précipitait à la barrière et jamais elle ne se trompait de voiture

C’est ainsi que Mariam vit Bernard s’arrêter, ne pas mettre de courrier dans la boîte et venir jeter un bout de pain que notre gourmande avala très vite !

Le lendemain Mariam expliqua à Bernard ,de ne donner que des morceaux de pain sec et sain pas de pain frais, de bien tendre sa main à plat. D’abord inquiet Bernard eut un ravissement heureux sur son visage. Lorsque les babines du cheval chatouille et caresse la paume de celui ou celle qui lui tend une friandise, donnant à cet ami sa douceur et sa confiance .

Par la suite Bernard au fil des jours osât caresser de sa main la lys de son museau ,sa tête sa crinière et le pelage si doux du dos de Leïla .

Ainsi débutât l’histoire d’amour de Bernard et de Leïla .La tête de la demoiselle… impayable.. quand la voiture ne s ‘arrêtait pas, lorsqu’un remplaçant assurait les congés de Bernard et son ravissement émis en un hennissement joyeux quand il revenait .

La seule voiture de la poste ou trônait un carton de pain sec …oh c’est à Bernard et chacun ramenait son quignon pour la réserve, les remplaçants ouvraient des yeux ronds à ce manège solidaire !

Les années de joie bonheur filaient beaucoup trop vite , puis un jour impossible de guérir Leïla .Sous l’arbre à papillons, elle partit dans les bras de Mariam.

Bernard resta silencieux, trop silencieux gardant sa peine secrète comme une petite fleur qui jamais ne refleurira, le pain disparu de la voiture ,le regard de Bernard parfois fouilla le pré… trop vide…

Mariam laissait revenir le fouillis des végétaux pour ne plus voir la trace des sabots sur le sol .Mais rien dans sa mémoire n’ adoucissait sa peine Bernard le savait aussi ,il ne disait rien.

Les années ont passé Bernard est parti à la retraite faire des photos en chantant en anglais.

La voiture jaune de la poste 6 mois après s’est retrouvé au bas des ravines du champ de Mariam, la remplaçante avait loupé un virage de la piste. Une autre flambant neuve la remplaça et de remplaçant en remplaçant un beau jour ce fut le nouveau facteur, autre temps , autre mode !

La trentaine ,style Gainsbourg mal rasé, casquette visé sur la tête, casque écouteur aux oreilles… mais gentil quand même …par contre épingle à linge ou pas si il n’y a pas de courrier à mettre dans la boite et bien pour ta lettre urgente … tu te déplaces à la poste… ma vieille et puis tes colis… tu viens aussi les chercher à la poste que tu sois là ou pas tu trouves, juste l’avis de passage.

Les avis de passages c’est comme les papillons de stationnement et vlan un de plus à croire que l’on fait collection !

Car tout est chronométré, c’est le nouveau règlement qu’il dit le gars à la casquette, il ne descend pas de voiture non plus, c’est la boite aux lettres sur ses petites pattes vertes qui s’approche. Aussi, le talus s’est vu gratifié de la trace des roues de la voiture jaune égratigné par les ronces , pour que le bras passant par la portière jette… hop là …dans la gueule ouverte de la boîte des tas de pub inutile !

Par contre, comme une horloge de gare bien réglée, le courrier est à midi trente tapant dans la boîte !

La voiture neuve grince et couine par ses amortisseurs à chaque descente du talus ou se trouve la boîte perchée. Je vais déplacer la boîte dit Mariam… « pas la peine de vous fatiguer » qu’il a dit le gars à la casquette ! -gentil je vous l’ai dit !

Mariam a eu pitié de la voiture, elle a déplacé la boîte à gauche de la sortie sur un grand terre plat , elle la mise juste à la hauteur de la portière de la voiture.

« Ahhhhhhhhh ! qu’il a dit le gars facteur c’est bien mieux, vous aviez raison ! « Mariam n’a rien dit.

Mieux ? Enfin sauf quand le frein lâche parce que le pied de notre ami a quitté la pédale pour répondre à son téléphone portable tout en mâchant son « schwing « à la menthe synthétique …et que la voiture a butté sur le tronc de châtaignier …pas pourri même quinze ans après, hé ça arrive parfois… Mariam rit car si cela arrive au mois de juillet par soleil bien chaud et bien avec le prunier juste au dessus de la boîte , ses branches généreuses couvertes de fruits odorants et gouleillants, enfin juteux à souhait :c’est directement dans la voiture jaune que la confiture de prunes va se faire !

Il faut bien rire un peu !

Mariam de Sainte Cécile 17 Juin 2015

Leïla le grand Amour de Mariam!

Leïla le grand Amour de Mariam!

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E
Magnifique partage quel beau cheval merci pour la participation mais pff rien a faire pour mettre le lien je vais tenté encore bonne fin de journée Evy
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